Les pauses et les traducteurs freelance ne font pas bon ménage. Savoir gérer ses périodes creuses est profitable. Quand bien-être et productivité sont liés.
« Des périodes creuses ? Moi, jamais ! »
Cette exclamation digne des meilleures publicités pour le thermolactyl pourrait bien être le triste constat de notre chère activité de traducteurs free-lance. En effet, sachez qu’une grande partie des traducteurs de la planète est à son compte, et les débuts dans l’aventure s’avèrent souvent fastidieux. C’est au pied du mur qu’on voit…. le mieux le mur ! En effet, les talents d’entrepreneur se révèlent dès les premiers trimestres en free-lance… ou pas. Et durant ces périodes de grandes nébuleuses, hors de question de s’octroyer des pauses ! On doit tout faire : démarcher les clients, organiser son temps de travail, faire sa comptabilité, régler les problèmes techniques, monter une stratégie marketing. Pour ma part, avec un MBA international d’administration d’entreprise en poche, ce ne fut pas le plus gros hic… mais les périodes creuses sont rares pour qui ne sait les contempler…
Petit sondage microcosmique
Avant de me lancer dans l’écriture de cet article, petit curieux que je suis, j’ai bien sûr demandé à quelques collègues et amis traducteurs free-lance ce qu’ils faisaient pendant leurs périodes creuses. Voici donc un éventail représentatif des réponses obtenues à cette question loufoque :
- Je termine les traductions urgentes
- Je prépare les repas du lendemain, car autrement je n’ai pas le temps de cuisiner. J’essaie aussi de faire une heure ou deux de sport.
- Je prépare ma facturation et j’effectue des règlements.
- Je travaille moins vite. Surtout la nuit, pour ne pas être constamment dérangé par le téléphone et les courriels qui arrivent.
- Je vais à la plage! – Vraiment ?! – Oui, mais seulement le soir, car je dois tenir compte des 5 heures de décalage avec Paris.
- Je m’autorise une pause le dimanche, j’en profite pour faire une sacrée grasse mat’ et je grignote tout en lisant mon journal. Il faut dire qu’en semaine, je me lève à 6 heures et que je n’ai le temps ni de déjeuner ni de lire les journaux.
Ne nous voilons pas la face. Nous, petits traducteurs free-lance que nous sommes, nous culpabilisons vite lors des périodes creuses. Comme nous travaillons avec différents clients et que nous ne mettons pas tous nos œufs dans le même panier, nous devons nous adapter à chaque demande de chaque client. Ainsi, préparer nos facturations mensuelles prend beaucoup de temps et il n’est pas rare d’avoir plusieurs comptabilités. Vous comprendrez vite qu’un petit creux vient souvent à point pour faire les bilans, les statistiques de productivité et autres petits pourcentages qui nous rassurent tant. Et cela prend du temps.
Cultiver son jardin
Parce que le développement personnel est source de bien-être et donc de productivité : il faut oser dire non au clavier azerty pour se bichonner. C’est bien là la vrai clé du succès ! Alors, ouvrez grand votre fenêtre, sortez sur le balcon et criez « Vive la pause ! ».
Mais c’est pourtant là – l’état d’esprit – où ça coince ! Parce qu’avant d’être des entrepreneurs et des traducteurs free-lance, nous sommes d’abord des êtres humains. Et l’être humain se laisse souvent guider par une émotion qui a le pouvoir de tout torpiller : la peur. La grande et méchante peur de ne plus avoir de contrats et de faire couler notre petit commerce free-lance bâti méticuleusement pierre par pierre. Et c’est justement là, dans ces moments inconscients d’angoisses et de turpitudes lexicales, que les petites pauses sont pourtant les bienvenues. Alors, comme moi, profitez-en pour faire un petit footing, effectuer une petite traduction rapide et ludique pour des œuvres humanitaires, ou joignez l’utile à l’agréable : faites une partie de scrabble dans une des langues scandinave, cela repose et c’est le fou rire garanti !
Cas perso : penser au futur
Bien que je me reconnaisse dans ces comportements, et pour être pro du marketing (sic !), mes débuts dans le métier ont connu d’autres préoccupations. En tant que Français avec une résidence permanente en Argentine, le plus clair de mon temps libre a été presque exclusivement consacré à essayer de trouver la meilleur solution pour me protéger en cas d’accident et pouvoir subvenir à mes besoins. Sans être pessimiste de nature, la couverture maladie de mon pays de résidence est désastreuse, et je l’avoue, j’ai la fâcheuse tendance à trébucher et il m’arrive souvent de rater une marche en montant les escaliers (rarement en descendant ; ne me demandez pas pourquoi). J’ai donc frénétiquement fouiné entre les diverses assurances pour trouver celle qui me convenait : une assurance maladie à la carte, qui me permettrait d’obtenir une somme non imposable et de finir mes jours dans des restaurants étoilés et sur des parcours de golf ensoleillés pour me focaliser sur ma santé, et dans le pire des cas, un tiers recevra le reste de la somme assurée à ma mort. Et cette recherche a liquidé mes pauses pendant plus d’une année !
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