L’histoire de la traduction arabe. De ses commencements au début de notre ère avec les Syriens aux théoriciens contemporains, en passant par les Abbassides.
Dans cet article, nous nous intéressons à l’histoire de la traduction dans le monde arabe. De ses commencements au début de notre ère avec les Syriens aux théoriciens contemporains en passant par les Abbassides, voici un petit tour d’horizon de cette tradition vieille de deux millénaires.
Les débuts de la traduction en arabe : les Syriens
Les premières traductions en arabe connues datent de la première partie du deuxième siècle de notre ère, à l’époque des Syriens. Les traducteurs de cette époque traduisirent un large corpus d’œuvres venues des traditions païennes. Leurs méthodes étaient influencées par les Grecs et leurs traductions visaient donc une fidélité maximale, en recourant le plus possible à la traduction littérale. Un des meilleurs traducteurs syriens était Jarjas, qui traduisit très fidèlement des œuvres d’Aristote.
L’époque de Mahomet : une ouverture sur le monde
L’époque du prophète Mahomet (570-632) marque une grande impulsion pour la traduction arabe : la diffusion de l’Islam et les communications avec les communautés non-arabophones de l’époque telles que les Romains ou les Juifs poussèrent Mahomet à chercher des traducteurs et à encourager l’apprentissage des langues étrangères. Zaid Ibnu Thabet, un des traducteurs arabes les plus connus de l’époque, joua un rôle crucial dans la traduction de lettres envoyées par Mahomet aux dirigeants de Perse, de Syrie, de Rome et des Juifs.
Les Abbassides : un âge d’or de la traduction
Une autre époque de grand essor pour la traduction en langue arabe est celle de la première période des Abbassides (750-1250). Le calife Al-Mansour, qui construisit la ville de Bagdad, permit une amélioration des techniques de traduction. Quant au calife Al-Ma’moum, il inaugura sa société de traduction : la Maison de la sagesse (Bait Al Hikma), le plus grand institut de traduction de l’époque. Les traductions concernaient alors des textes de la philosophie grecque, de la science indienne et de la littérature perse.
Deux grands noms de la traduction arabe
Un nom ressort de l’étude de l’histoire de la traduction arabe : Al-Jahiz (776-868). Il est considéré comme l’un des plus grands théoriciens de l’histoire de la traduction, et ses écrits sont toujours d’actualité dans le monde de la traduction arabe. Selon Al-Jahiz, « le traducteur devrait connaître la structure de la langue, les habitudes des gens et leurs façons de se comprendre les uns les autres ». Retenons également, plus récemment, le nom du Dr. Mona Baker, directrice du Centre for Translation and International Studies de l’Université de Manchester. Elle établit une distinction entre deux types de traductions dans le monde arabe :
- La traduction de Ibn Al- Batriq et Ibn Naima Al-Himsi, basée sur la traduction littérale, où chaque mot grec est traduit par son équivalent arabe ;
- La traduction de Hunayn Ibn Ishaq Al-Jawahiri, basée au contraire sur une traduction du sens comme moyen de produire des textes plus fluides tout en préservant le sens de l’original.
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