05
13
2014
Qui est le traducteur

La véritable nature du traducteur free-lance

Dans la profession si solitaire de traducteur freelance, avoir l’occasion de lire les réflexions d’un confrère/soeur est toujours une mine d’informations.

« Je ne fais pas des traductions, je suis traductrice. »

Dans la profession si solitaire de traducteur free-lance, avoir l’occasion de lire les réflexions d’un confrère ou d’une consœur, c’est toujours trouver une mine d’informations et cela met du baume au cœur (puisque l’on trouve enfin quelqu’un avec qui partager les mêmes déboires) même s’il s’agit parfois d’une grosse colère.

Une telle colère était remarquable dans l’article publié sur Slate.fr et signé par l’une des traductrices du journal qui avait décidé à cette occasion de quitter momentanément l’anonymat pour vider son sac, après une malencontreuse visite chez le (son) médecin (pourtant bien intentionné).

Afin de pourfendre les stéréotypes et de dissiper le flou artistique entourant la profession de traducteur, Bérengère Viennot proposait une déclaration universelle a contrario (et donnait au passage des données bien utiles sur les tarifs) dont je résume ci-dessous les principaux éléments :

Un traducteur free-lance n’est pas :

– un dictionnaire
– un prof
– juste doué pour les langues
– une personne disponible
– un interprète

De plus :

– le traducteur free-lance n’a pas peur de Google Traduction
– le traducteur free-lance ne gagne pas d’argent de poche
– le traducteur free-lance ne veut pas bosser en agence
– le traducteur free-lance ne travaille pas dans n’importe quel sens

Alors, se pose la question essentielle : quelle est la véritable nature des traducteurs free-lance ?

Je lance quelques pistes et j’invite mes collègues à compléter la liste :

Le traducteur free-lance est :

– un orpailleur de mots
– un navigateur de flots de pages d’Internet
– une pelleteuse excavatrice qui va creuser le sens d’une phrase jusqu’au centre de la terre
– un brillant faussaire qui reproduit des œuvres à sa manière sans les trahir
– un passeur de langues
– un magicien qui donne du sens à un embrouillamini mystérieux de syllabes
– un jongleur d’expressions
– un solutionneur de casse-têtes linguistiques
– un décrypteur de sigles internationaux
– un pompier qui éteint les incendies sans dormir pendant 48 heures (évidemment, personne ne voit sa tête cadavérique au moment de remettre le travail au client)
– ….

Découvrez notre bureau de traduction.

Cet article a été écrit par Laurence

Diplômée de Sciences Po Paris, licenciée en littérature comparée Sorbonne IV, DEUG de chinois à l’INALCO. Laurence vit en Argentine où elle a fondé la version argentine des Inrockuptibles.