04
27
2016
Traduction professionnelle

Responsable de formation professionnelle au Département de linguistique et de traduction : un métier aux mille facettes

La Responsable du Département de traduction de l’Université de Montréal, Dominique Bohbot, approfondit la thématique de la traduction professionnelle.

Cette semaine, nous avons interviewé Dominique Bohbot, responsable de formation en traduction professionnelle  du Département de linguistique et de traduction de l’Université de Montréal. Elle nous en dit plus sur son métier…

1. Dominique, pouvez-vous nous raconter votre parcours, notamment votre formation avant de devenir Responsable de formation professionnelle du Département de linguistique et de traduction ?

Mon parcours a commencé à l’Université de Grenoble, ou j’ai suivi un double cursus en Langues Étrangères Appliquées et Sciences Économiques, dans le cadre d’une Maîtrise en Sciences et Techniques Appliquée. Après mon entrée sur le marché du travail, j’ai poursuivi des formations continues, tant dans le domaine langagier que dans le domaine de la gestion et du leadership. J’ai dirigé pendant plusieurs années les services linguistiques d’un important consortium financier d’une vingtaine de filiales, dont j’ai mené l’intégration comme plaque tournante de la traduction financière au Canada – cette réalisation m’a valu la reconnaissance comme finaliste des Mérites du français 2014 de l’Office québécois de la langue française.

Je me considère engagée en pratiques d’excellence professionnelle. Formatrice agréée, traductrice agréée et rédactrice agréée, j’interviens régulièrement sur plusieurs tribunes de Montréal et Toronto.

Le côté associatif me tient à cœur, dans un cadre de valorisation et de réseautage. J’apporte mon concours de l’Association des conseils en gestion linguistique, que j’ai présidée pendant trois mandats et dont je suis membre d’honneur.

Mes fonctions principales aujourd’hui sont celles de responsable de formation professionnelle au Département de linguistique et traduction de l’Université de Montréal.

2. Quelles sont les missions de votre poste aujourd’hui, vous arrive-t-il encore de donner des cours ? Si oui, sur quelles thématiques ?

La formation professionnelle à l’Université de Montréal est un maillage essentiel qui permet d’arrimer, à la réalité du travail, les stratégies pédagogiques. En ce sens, je suis chargée de la plateforme de stages en traduction professionnelle et en terminologie et suis en liaison constante avec les entreprises, sociétés de traductions et services linguistiques de grandes et petites organisations. Bien que je n’enseigne pas directement, j’ai créé récemment un programme d’activités avec conférenciers externes invités, sur des sujets ciblés, afin que nos cohortes soient en connexion avec des praticiens et conscientisés aux enjeux professionnels.

3. Pouvez-vous nous expliquer brièvement ce que propose la formation du Département de linguistique et de traduction ?

La linguistique cherche à comprendre le fonctionnement d’une langue et les processus du langage. Elle se situe au carrefour de plusieurs champs d’études. Associée à d’autres disciplines comme l’informatique, la psychologie, les études littéraires ou la philosophie, la linguistique permet d’acquérir des compétences spécialisées très recherchées sur le marché du travail. À l’heure actuelle, le marché stratégique du traitement de l’information offre aussi de nouvelles perspectives aux linguistes.

La traduction professionnelle consiste à transposer un texte écrit d’une langue à une autre, en transmettant le plus fidèlement possible le message. Le traducteur traduit généralement d’une 2e ou d’une 3e langue vers sa langue maternelle. Il est de nature curieuse, a une vaste culture, une grande souplesse d’esprit, une très bonne connaissance de ses langues de travail et des aptitudes à rédiger. La traduction présente aujourd’hui nombre de défis résolument actuels, façonnés par la mondialisation et l’évolution des nouvelles technologies.

4. Combien d’étudiants le département de linguistique et de traduction accueille-t-il chaque année ? Accueillez-vous des étudiants étrangers ?

Nous avons présentement 500 étudiants tous niveaux confondus : baccalauréat, DESS, maîtrise professionnelle, maîtrise de recherche, doctorat. Nous accueillons également plusieurs étudiants étrangers.

5. Que viennent chercher les étudiants dans cette formation, quels sont les débouchés qui s’offrent à eux ?

La formation en traduction professionnelle se fonde sur une solide préparation à l’exercice de la profession de traducteur de l’anglais vers le français, mais aussi une initiation à d’autres genres de traduction spécialisée par un vaste choix de cours optionnels axés sur le marché : traduction juridique, scientifique, commerciale, médicale, pharmacologique, informatique, ou littéraire par exemple.  La formation ouvre également sur la recherche.

6. Selon vous, dans quel secteur la traduction est-elle aujourd’hui indispensable (banque, politique, ONG) ?

L’explosion des communications avec l’avènement d’internet au cours des dernières décennies accroît les contenus en de multiples langues sources. Si le transfert linguistique est le canal par excellence des communications interculturelles et des relations internationales, il l’est tout autant pour le monde des affaires et les échanges au sens large, c’est-à-dire pour la croissance économique mondiale.

7. Comment imaginez-vous le secteur de la traduction d’ici 50 ans ? Des robots vont-ils traduire nos livres ?!

L’automatisation touche toutes les professions et tous les domaines, pas seulement la traduction. La plus grande prudence est de mise quant à l’utilisation de sorties-machine. Une distinction claire s’impose, entre la traduction automatique (sortie-machine de mots et segments, souvent issue de logiciels libres) et les technologies langagières (outils, logiciels et applications conçus par et pour des traducteurs professionnels). Celles-ci, très sophistiquées, créées conjointement par des langagiers et informaticiens, et permettant d’automatiser certains contenus déjà validés par des traducteurs et des réviseurs linguistiques, sont résolument la voie de l’avenir tant qu’elles sont maniées par des professionnels de la langue.

Un grand merci à Dominique pour toutes ces précieuses informations sur la traduction.

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Cet article a été écrit par Sarah

Sarah a appris les langues en parcourant le monde, en Afrique, en Australie puis dans les pays d'Amérique Latine. Elle a obtenu en 2012 un Bachelor en Communication, et a rejoint l'équipe de Cultures Connection après une première expérience dans une agence de tourisme argentine.