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2018
El inglés y el chino se disputan ser la lengua franca en el mundo virtual

Langues et Internet : le Web est-il écrit par les lauréats ?

Comme dans la vie réelle, en raison de leur influence politique, économique et culturelle, l’anglais et le chinois se disputent la place de langue véhiculaire dans le monde virtuel. Quelle sera la langue utilisée sur Internet dans le futur ?

Dites-moi à quoi ressemble votre économie et je vous dirai en quelle proportion votre langue est utilisée sur le Web. L’existence d’un marché mondial, où la concurrence entre les sociétés transnationales est de plus en plus féroce, a créé un vaste marché du savoir où les outils informatiques et linguistiques sont devenus fondamentaux. Comme dans la vie réelle, de par son influence politique, économique et culturelle, l’anglais est la langue véhiculaire du monde virtuel et la Chine cherche à rapidement lui disputer la première place.

25,5 % des près de 3,885 milliards d’internautes utilisent l’anglais, selon un rapport de décembre 2017 du site de statistiques Internet World Stats. De plus, ce langage est utilisé dans 51,2 % des sites Web multilingues, selon W3Techs.com. Cette primauté correspond à l’importance indiscutable qu’elle revêt en dehors des écrans d’ordinateurs. Il existe des recherches qui reconnaissent la valeur marchande d’une langue, basée sur des indicateurs sociaux de sa portée en tant qu’outil de communication et des indicateurs économiques des pays dans lesquels elle est utilisée. Dans l’ensemble, l’anglais occupe le premier rang, en grande partie à cause de la suprématie que les États-Unis ont conquise dans le monde au fil des années.

Bien que l’anglais soit la troisième langue maternelle la plus utilisée avec 378 millions de locuteurs, derrière le chinois et l’espagnol, elle est présente dans 118 pays et son usage comme langue secondaire est le plus répandu sur la planète. Le partage d’une langue renforce son impact sur le commerce extérieur et, aujourd’hui, différents organismes de commerce international placent les nord-américains au faîte des échanges de biens et de services. L’Organisation mondiale du commerce (OMC), par exemple, place les États-Unis comme le principal acteur dans l’échange de services et le deuxième en termes de biens en 2017.

Internet World Stats relève toujours une croissance exponentielle de l’utilisation du chinois sur le Web, avec plus de 773 millions d’utilisateurs en 2017, alors qu’il y a 10 ans, ce nombre dépassait à peine les 200 millions. Pour la période 2000-2017, il note une augmentation du pourcentage de son utilisation de 2 390 %, beaucoup plus élevée que les 632 % enregistrés pour l’anglais. Cette tendance placera le chinois au-dessus du monde Web anglophone en très peu de temps, prédit le portail statistique.

Il ne s’agit pas d’une chinoiserie ! Les conditions économiques, politiques et sociales de la Chine sont essentielles dans le développement de ce processus. Selon l’ONU, c’est le pays le plus peuplé du monde avec plus de 1,4 milliard d’habitants. Le chinois est la langue la plus utilisée ; elle compte 1,325 milliard de locuteurs, dont 885 millions le possédant comme langue maternelle, selon l’organisation à but non lucratif SIL International.

La politique économique chinoise est résolument expansive et les données de l’OMC ne sont pas moins impressionnantes : la Chine est la première puissance économique mondiale en termes de PIB, grâce à son rôle de premier plan comme pays assurant le plus grand nombre d’échanges de biens et à sa croissance constante dans le secteur des services, où elle se situe en cinquième position. Le phénomène a son corollaire dans le commerce électronique, où le renforcement imparable de géants technologiques locaux comme Alibaba et Tencent leur a permis de monopoliser toutes les transactions du plus grand marché en ligne de la planète.

Depuis ses débuts en 1945, l’Organisation des Nations Unies a reconnu l’importance sociale du chinois et l’a désigné comme l’une de ses langues officielles ; serons-nous tous obligés de l’apprendre dans les années à venir ?

Traduit en français par: Olivier Latil

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Cet article a été écrit par Gonzalo Olaberría

Avant de commencer comme Digital Content Manager chez Cultures Connection, il a travaillé en Argentine comme journaliste pour des journaux et des magazines nationaux ainsi que comme consultant dans le domaine de la communication politique et d'entreprise.