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12
2016
Comment les traducteurs financiers peuvent et doivent intervenir dans la lutte contre la fraude

Comment les traducteurs financiers peuvent et doivent intervenir dans la lutte contre la fraude

Comment les spécialistes en traduction financière peuvent et doivent intervenir dans la lutte contre la fraude et corruption ?

Les linguistes professionnels opérant dans le domaine de la traduction financière peuvent, et devraient, intervenir dans la lutte contre des délits tels que la corruption, le blanchiment de capitaux et le vol de données. Leur participation aux diligences raisonnables lors du traitement de documents sensibles en langue étrangère peuvent se faire principalement à cinq niveaux: examen préalable des documents, renseignement sur leur origine, vérification des faits, connaissance des techniques de LBC et respect de la norme BSI10500.

Examen préalable des documents à traduire

Dans un article publié dans le BCC paper, David Clark explique que la première précaution à prendre est de ne pas mettre la charrue avant les bœufs. La tentation est souvent grande de commencer par se lancer dans une traduction financière complète de tous les documents avant de procéder à l’examen des contenus ainsi traduits. Mais cela peut représenter une perte de temps importante, ainsi que des frais non nécessaires. Mieux vaut, au contraire, mener à bien une approche structurée du risque, en se basant sur une collaboration entre les professionnels du département financier et le fournisseur de services linguistiques spécialisés : le processus commence par un examen des documents en langue étrangère dans le but d’identifier des éventuels risques de fraude. Par exemple, le gestionnaire de la conformité concerné pourra mettre en évidence les informations les plus pertinentes ainsi que les éléments potentiellement suspects. Ces données seront ensuite traduites en priorité, et leur analyse, préalable à la traduction du reste de la documentation, permettra une prise de décision avisée et des économies de temps et d’argent.

Renseignement sur la source des documents

Le traducteur devrait également être encouragé à faire valoir son expertise sectorielle et ses connaissances locales pour se renseigner sur la provenance et la source du matériel. Il pourrait ainsi être missionné pour identifier, extraire et examiner certaines données clés. Cette instance permet d’ajouter une étape supplémentaire et indépendante au processus de diligence raisonnable et d’examen approfondi. Cependant, pour que ces traductions tiennent la route, il faut qu’elles soient certifiées par le traducteur ou fournisseur de services linguistiques.

Vérification des faits

Une autre étape consiste à effectuer une vérification des faits. C’est le gestionnaire de la conformité qui sera alors en charge, mais les compétences du linguiste pourront là aussi être mises à profit. Sa connaissance du marché local ainsi que ses compétences d’analyse et de recherche peuvent aider à repérer les irrégularités pouvant indiquer une activité suspecte dans les documents ou conversations. C’est notamment le cas lors de la phase des vérifications dites de Connaissance de la clientèle (KYC). De même, ces observations peuvent faire le cas d’une notification lors de l’examen et de la traduction initiale du document.

Connaissance des techniques de LBC

Enfin, les professionnels de la lutte contre le blanchiment de capitaux et de la conformité, le personnel en relation avec la clientèle et les linguistes devraient être formés pour pouvoir comprendre les risques spécifiques associés à des documents multilingues, et savoir comment atténuer efficacement ces derniers. Il serait souhaitable que les connaissances partagées dans ce cadre incluent des outils et techniques d’enquête auxquels les professionnels de la force publique recourent, des études de cas de pratiques exemplaires et d’exemples à ne pas suivre, ainsi que des typologies criminelles décrivant les tentatives de contournement des procédures anti-corruption et de LBC.

Respect de la norme BSI10500

La norme anti-corruption britannique BSI10500 est devenue une forme de certification incontournable, notamment pour les entreprises britanniques opérant à l’étranger et qui veulent s’assurer que leurs procédures anti-corruption sont adéquates. S’il est vrai que cette norme est propre à la législation britannique, les entreprises s’y astreignant s’assureront d’être en conformité dans toutes leurs opérations et dans toutes les juridictions. Pour ce faire, un fournisseur de services linguistiques de confiance est essentiel. En effet, les diligences raisonnables, en la matière, et en particulier dans les opérations juridiques et financières à l’étranger, doivent inclure ce qui peut être évité par le langage, dans la mesure où la désinformation et la mauvaise communication sont souvent à l’origine d’activités criminelles transfrontalières.

Le personnel de vérification détaillée et les fournisseurs de services linguistiques sont essentiels dans la lutte contre la fraude et la corruption. Lors d’une traduction financière, prendre en compte les risques liés à la langue est un élément crucial à cet égard.

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Cet article a été écrit par Mathieu

Mathieu est né en Suisse romande. Après des études en Littérature et Recherche Linguistique, il s'installe en Argentine où il est actuellement traducteur et éditeur web.