12
02
2015
10 idées reçues sur le métier de traducteur

10 idées reçues sur le métier de traducteur

« Traduttore, traditore » ? Peut-être, mais si le traducteur est parfois un traître, il est le plus souvent trahi par les idées reçues sur la traduction.

« Traduttore, traditore », peut-être, mais si le traducteur est parfois un traître, il est le plus souvent trahi par les idées reçues sur la traduction. Pour essayer de tordre le cou à quelques-unes de celles-ci, voici notre liste des 20 fausses idées sur le métier de traducteur.

1. « N’importe qui parlant deux langues peut devenir traducteur »

Ce n’est pas parce qu’une personne parle deux langues qu’elle peut se dire traductrice. Même si elle est bilingue. La traduction requiert une série de compétences. Certaines s’acquièrent par le biais d’une solide formation théorique et pratique, d’autres sont le fruit de l’expérience. Par exemple, les méthodes ou techniques de traduction utilisées pour la traduction de l’anglais vers le français diffèrent largement de celles auxquelles on recourt pour traduire de l’anglais vers le mandarin. De même, le traducteur adoptera une approche différente selon les différents types de services de traduction : une traduction technique ne s’aborde pas comme une traduction littéraire.

2. « Traduire et interpréter, c’est la même chose »

Non ! Les traducteurs traduisent des textes (que ce soit des traductions juridiques, des traductions médicales, des traductions marketing, ou autres), alors que les interprètes traduisent des orateurs, que ce soit de manière simultanée ou consécutive.

3. « Devenir traducteur assermenté est la seule manière de travailler dans le domaine de la traduction »

La formation de traducteur assermenté permet de proposer des traductions assermentées, souvent nécessaires pour les documents officiels, juridiques ou légaux qui doivent être certifiés conformes à l’original par une traducteur reconnu officiellement. Cependant, il existe bien d’autres façons d’exercer le métier de traducteur professionnel (traduction de sites internet, traduction commerciale, etc.).

4. « Le plus important, pour un traducteur, c’est la maîtrise de la langue étrangère »

Non, le plus important, c’est la compréhension de la langue étrangère et une maîtrise rédactionnelle profonde, détaillée, polyvalente, adaptable et créative de sa langue maternelle.

5. « Les bons traducteurs sont capables de traduire vers leur langue maternelle mais aussi vers leur deuxième langue »

La grande majorité des traducteurs ne traduisent que de leur deuxième langue vers leur langue maternelle. Pourquoi cela ? Parce que le niveau de connaissances exigé pour la langue cible est tel que seul un locuteur natif bien formé peut l’atteindre. Le reste des traducteurs, cette minorité qui traduit vers plusieurs langues, se divise en deux groupes : les exceptions capables de cette prouesse technique, et les charlatans.

6.« Une traduction peut être faite rapidement »

Certains imaginent, apparemment, que la traduction d’un document prend environ le même temps qu’il a fallu pour le rédiger. Erreur : en moyenne, un traducteur professionnel peut traduire entre 250 et 350 mots par heure…

7. « La formation de traducteur est un long cours de vocabulaire en langue étrangère »

Là encore, s’il suffisait d’apprendre un dictionnaire bilingue, traduire serait facile, et les ordinateurs pourraient s’en charger. Mais on ne traduit pas tant des mots que des idées et des images…

8. « Les outils de traduction automatique sont tellement avancés qu’ils peuvent facilement remplacer les traducteurs humains »

Nul besoin de payer pour les services de traduction d’un traducteur professionnel ? Non ! Les logiciels de traduction automatiques disponibles aujourd’hui ne permettent qu’une traduction mot à mot. Ils ne peuvent prendre en compte le contexte ou distinguer entre les différents sens d’un même mot (polysémie). Les outils de traduction automatiques peuvent aider à comprendre en gros de quoi parle un texte, guère plus. Pour une véritable traduction, demandez un humain.

9. « Pas besoin de traduire notre site internet, tous nos clients peuvent lire l’anglais »

Même s’il est vrai qu’aujourd’hui une bonne part de la population comprend l’anglais, les recherches montrent que les clients des sites commerciaux font peu confiance à un site qu’il ne peuvent lire dans leur langue maternelle.

10. « Traduire ne doit pas être bien difficile : il n’y a qu’une traduction possible pour chaque texte »

Si tel était le cas, les outils de traduction automatique fonctionneraient mieux qu’ils ne le font. Mais la MT (machine translation) n’est pas capable de saisir un contexte, une nuance, une connotation, une variante culturelle…

Et vous, quelles sont les petites phrases qui vous hérissent le poil ?

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Cet article a été écrit par Mathieu

Mathieu est né en Suisse romande. Après des études en Littérature et Recherche Linguistique, il s'installe en Argentine où il est actuellement traducteur et éditeur web.